Dressing écoresponsable : 3 étapes pour bien choisir un vêtement

À lire dans cet article :

Cet article a été pensé comme un outil d’aide pour celles et ceux qui souhaitent se préserver des achats compulsifs et non durables.

Lorsque vous êtes attiré.e par un vêtement sur une publicité en ligne ou dans la vitrine d’une boutique, n’hésitez pas à l’afficher et à parcourir les 3 étapes de décision ci-dessous. Vous verrez que le nombre de vos achats sera très facilement divisé par trois…

Parcourons ensemble les 3 étapes pour faire un achat de vêtement que l’on ne regrettera pas !

1. Définir la raison de votre achat

Il est important de différencier besoin et envie, et de déterminer la raison de votre achat. Faites votre choix parmi les 3 situations suivantes :

Vous faites du shopping parce que vous avez été attiré.e par une publicité sur les réseaux sociaux ou un vêtement en boutique.

Si vous vous trouvez dans cette première situation, c’est que votre achat n’est sans doute pas nécessaire. Rappelez-vous qu’un dressing minimaliste simplifie aussi le quotidien.

Il s’agit donc bien d’un « besoin » même si ce terme reste discutable dans un monde de confort comme le nôtre :).

Si vous cherchez une tenue pour un évènement, vous pouvez penser au service de location, à la seconde main ou bien tout simplement à emprunter à des amis. Le mieux est encore de faire évoluer les mentalités et de faire preuve de créativité en mixant ce que vous avez déjà dans votre garde-robe !

Pour un mariage, soyez anticonformistes : Le noeud papillon (qui tient chaud en plus) est-il vraiment nécéssaire ? Est-ce que votre jupe préférée combinée à ce petit top n’est pas aussi sympa (et même plus pratique) qu’une nouvelle robe ?

Pour une soirée déguisée, vous trouverez milles idées récup’ sur Pinterest. Et cela vous évitera d’acheter un costume en polyester inflammable fabriqué en Asie.

© Andrej Lisakov

2. Évaluer l’impact écologique et social de votre achat

Si vous n’achetez pas en seconde main, c’est le moment de regarder l’étiquette du vêtement ou sa description en ligne. Et partez du principe que s’il manque des informations, c’est généralement mauvais signe !

Préambule sur l'empreinte carbone

Avant d’aller de l’avant, attaquons-nous à un cliché : Non, le transport n’est pas ce qui « fait grimper » l’impact environnemental d’un produit. Si on croise plusieurs études sur le sujet (ex. Qantis, ADEME), on se rend compte que le transport pèse toujours moins de 10% dans les émissions de CO₂ d’un vêtement.

La transformation du textile (filature, tissage, teinture, confection) serait, elle, responsable de plus de 50% de l’empreinte carbone, suivie par la production des matières premières. S’intéresser en priorité au mix énergétique utilisé pour la production d’un produit, ainsi qu’à sa composition, est donc plus pertinent.

Note : Consommer local reste important car cela permet l’indépendance géopolitique et souvent plus de réassurances (conditions de travail, conformités, mix énergétique).

L’industrie du textile étant opaque, il est difficile de faire des choix éclairés. Nous savons rarement d’où vient l’électricité d’une usine ou la teinture qui se trouve sur nos vêtements, même si le cap ou les lois d’un pays peuvent nous donner des pistes. On s’intéresse ci-dessous à 3 critères tangibles, en donnant quelques clés pour faire des achats responsables : La composition du textile, les finitions du vêtement et les conditions de fabrication de celui-ci.

© Tian Dayong

La composition du textile

La composition de votre textile n’est pas un détail. Sa production mais aussi son usage et sa fin de vie ont un impact. Lorsque vous lavez des vêtements synthétiques, des microplastiques sont libérés et finissent par se retrouver in fine dans l’eau que nous buvons*. On peut aussi se demander si coller du plastique sur sa peau toute la journée est vraiment la meilleure idée. On sait, par exemple, que les sous-vêtements en matières synthétiques (peu respirantes) peuvent causer des irritations et des mycoses.

Si votre vêtement n’est pas imperméable, il n’y a aucune raison qu’il soit fait en polyester ou avec une autre matière synthétique polluante. Vous pouvez par exemple avoir un léger pourcentage d’elasthane dans la composition du tissu s’il s’agit d’un vêtement souple comme un legging mais pas besoin de plus !

© Hermes Rivera
© Austin Kehmeier

Les matières à privilégier :

Les matières à éviter :

© Maite Onate
© Anna Voss

Vous verrez malheureusement que ces matières font plus la règle que l’exception, surtout en fast-fashion mais pas que. Beaucoup de grandes marques proposent des vêtements onéreux, certes très bien coupés et mieux finis, mais fabriqués avec des matières synthétiques polluantes neuves (même pas recyclées). Et ceci malgré leurs notoriété et marge de manoeuvre.

*Pour limiter cela, même si cette mesure est insuffisante, ne les lavez pas à plus de 30 degrés.

Les finitions du vêtement

Pour qu’un vêtement soit éthique, il faut aussi qu’il dure. Et pour cela, en plus de fuir la fast fashion, vous pouvez aussi éviter les finitions suivantes :

© Divazus
© Sigmund

Les conditions de fabrication

Il est évident qui si vous achetez un pantalon 10 euros, un travailleur en a sans doute payé le prix quelque part. Vous n’êtes pas à l’abri de porter un vêtement fabriqué par un ouïghour en travail forcé, ou par une bangladaise payée au lance-pierre qui ne peut pas prendre plus de 10 minutes de pause pour soulager son dos.

Pour éviter de participer à cela, privilégiez :

Note : Il est aussi possible de constater des dérives sur le sol européen (ex. ateliers clandestins en Angleterre). Méfiez-vous des petits prix.

© Mijuin
© Hindbag

La seconde main, bon plan et dérives

Sur le papier, la seconde main a tout pour plaire ! C’est une super alternative pour produire moins, et elle s’adapte en plus aux petits budgets. Certaines friperies propose de superbes sélections. Il faut tout de même noter 2 dérives courantes de ce système, liées à l’application Vinted, pour l’utiliser avec sens et précaution :

© Etienne Girardet
© Emmaüs

3. Se projeter dans l’usage de votre futur vêtement

Parfois, on flash sur un vêtement stylé sur une photo ou à l’essayage, mais dans l’usage, on se rend compte qu’il n’est pas si facile à porter qu’on l’espérait !

Voici des exemples de vêtements difficiles à porter de manière fréquente :

Inutile de préciser qu’il faut éviter de suivre la mode, qui change évidemment tous les mois et revient sans cesse. Qu’il s’agisse de coupes ou de couleurs 😊.

© Sincerely Media
© Thanos Pal
Voilà ! Vous verrez qu’avec ce procédé, vos achats textiles vont diminuer drastiquement mais que vous serez d’autant plus fiers de vos seuls achats. Chaque vêtement aura une histoire plus vertueuse à raconter.

🙏  Si vous avez d’autres conseils pour vous assurer une garde-robe minimaliste et responsable, n’hésitez pas à les partager en commentaire ! Merci !

Ressources pour aller plus loin